Confrontation Sibylline

Confrontation Sibylline


116 rue de Turenne.


Détail d'un des bas-reliefs
   Évohé ! toi qui sais le fond de ces arcanes,
Depuis la Maison-d’Or jusqu’au bureau des cannes,
Toi qui portas naguère avec assez d’ardeur
Le claque enrubanné du fameux débardeur,
Apparais ! Montre-nous, ô femme sibylline,
La pâle Vérité nue et sans crinoline,
Et convaincs une fois les faiseurs de journaux
De complicité vile avec les Oudinots.
   Descends jusques au fond de ces hontes immenses
Qui sont le paradis des auteurs de romances,
Dis-nous tous les détours de ces gouffres amers,
Et si la perle en feu rayonne au fond des mers,
Et quels monstres, avec leurs cent gueules ouvertes,
Attendent le nageur tombé dans les eaux vertes.
   Mène-nous par la main au fond de ces tombeaux !
Montre ces jeunes corps si pâles et si beaux
D’où la beauté s’enfuit, désespérée et lasse !
Fais-nous voir la misère et l’impudeur sans grâce !
Parcours, en exhalant tes regrets superflus,
Ces beaux temples de l’âme où le dieu ne vit plus,
Sans craindre d’y salir ta cheville nacrée.
Tu peux entrer partout, car la Muse est sacrée.


Théodore de Banville - L'Amour à Paris, extrait (Odes funambulesques, 1857)

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EXIF

Date de prise de vue : 2013-04-14 17:56:28
Appareil : Canon EOS 7D
Focale : 24 mm
Temps d'exposition : 1/60 sec
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Confrontation Sibylline

Confrontation Sibylline


116 rue de Turenne.


Détail d'un des bas-reliefs
   Évohé ! toi qui sais le fond de ces arcanes,
Depuis la Maison-d’Or jusqu’au bureau des cannes,
Toi qui portas naguère avec assez d’ardeur
Le claque enrubanné du fameux débardeur,
Apparais ! Montre-nous, ô femme sibylline,
La pâle Vérité nue et sans crinoline,
Et convaincs une fois les faiseurs de journaux
De complicité vile avec les Oudinots.
   Descends jusques au fond de ces hontes immenses
Qui sont le paradis des auteurs de romances,
Dis-nous tous les détours de ces gouffres amers,
Et si la perle en feu rayonne au fond des mers,
Et quels monstres, avec leurs cent gueules ouvertes,
Attendent le nageur tombé dans les eaux vertes.
   Mène-nous par la main au fond de ces tombeaux !
Montre ces jeunes corps si pâles et si beaux
D’où la beauté s’enfuit, désespérée et lasse !
Fais-nous voir la misère et l’impudeur sans grâce !
Parcours, en exhalant tes regrets superflus,
Ces beaux temples de l’âme où le dieu ne vit plus,
Sans craindre d’y salir ta cheville nacrée.
Tu peux entrer partout, car la Muse est sacrée.


Théodore de Banville - L'Amour à Paris, extrait (Odes funambulesques, 1857)


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Date de prise de vue : 2013-04-14 17:56:28
Appareil : Canon EOS 7D
Focale : 24 mm
Temps d'exposition : 1/60 sec
Ouverture : f/5.6
ISO : 100