Les Généraux Martyrs
Monument aux généraux Lecomte et Clément-Thomas, cimetière du Père-Lachaise.
Ce monument, érigé en 1875 par
Ernest-Georges Coquart et
Louis-Léon Cugnot sur souscription nationale, est un hommage public aux généraux
Claude Lecomte et
Jacques Léon Clément-Thomas. Ceux-ci furent parmi les toutes premières victimes de la Commune de Paris.
Le 18 mars 1871, sur les hauteurs de Montmartre, le peuple se soulève face aux mesures du gouvernement de Thiers à Versailles, et fraternise avec les soldats. Chargé de récupérer les canons de Montmartre, et alors qu'il attend (en vain) les attelages pour les déplacer, le général Lecomte est fait prisonnier après la défection de ses soldats.
Habillé en civil, le général Clément-Thomas repère quant à lui le plan des barricades place Pigalle. Reconnu par la foule, il est pris à parti, et est également fait prisonnier. Après un jugement sommaire par les insurgés, les deux généraux sont condamnés à mort et fusillés dans un jardin de la rue des Rosiers (actuelle rue du Chevalier-de-la-Barre), et ce malgré les efforts d'interposition de Clémenceau, alors jeune maire du 18ème arrondissement (il sera contraint de démissionner le 22 mars).
Un chapitre de
Quarante ans de Paris, 1857-1897 d'Alphonse Daudet relate cet évènement. On peut le trouver
sur Gallica.
Voici le texte inscrit sur le monument :
REPUBLIQUE FRANCAISE
L'ASSEMBLEE NATIONALE a adopté, LE PRESIDENT DU CONSEIL
CHEF DU POUVOIR EXECUTIF DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE
promulgue la loi dont la teneur suit :
ART I
L'assasinat des généraux CLEMENT-THOMAS et LECOMTE
est un deuil public auquel l'Assemblée appelle le pays tout
entier à s'associer.
ART II
L'Assemblée Nationale assistera à un service
solennel qui sera célèbré à cette occasion dans
la Cathédrale de Versailles.
ART III
Un monument funèbre sera élevé
aux frais de l'Etat aux généraux CLEMENT-THOMAS et LECOMTE.
Loi du XXVI mars
MDCCCLXXI
L'édifice a en outre une forte vocation pédagogique. En effet, l'allégorie de la France, tenant le glaive de la justice ainsi qu'une couronne morturaire, est blessée au sein droit. Sa ceinture est ornée des blasons de ses provinces, dont ceux de l'Alsace et de la Lorraine sont brisés (souvenir de la défaite de 1871, qui fut une cause directe de la Commune). De plus, elle piétine l'hydre de l'anarchie, dont les serpents sont visibles sur l'empiètement.
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EXIF
Capture date:
2011-04-25 17:01:58
Camera:
Canon EOS 500D
Focal length:
22 mm
Exposure:
1/40 sec
Aperture:
f/6.3
ISO:
100